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19.01.2002 A Paris grève des enseignants contre la réforme des rythmes scolaires

15.01.2002 Appel la grève dans les écoles parisiennes pour vendredi 18 janvier

12.2001 Dossier Nouvel obs Paris

29.11.2001 Delanöe met la gomme pour réformer sa communale

28.11.2001 Les rythmes scolaires devraient être modifiés à Paris dès septembre 2002

28.11.2001 Rythmes scolaires à Paris: René Blanchet fixe un calendrier, des propositions seront formulées à la mi-décembre 2001

28.11.2001 70 % des écoles françaises fonctionnent sur 5 jours

 Le monde du 28.11.2001

15.11.2001 A la rentrée 2002, dans la capitale, les enfants pourraient ne plus avoir classe le samedi matin

 

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A Paris, grève des enseignants contre la réforme des rythmes scolaires

LE MONDE du 19.01.02

Par Nathalie Guibert

L Depuis quelques jours, dans la capitale, le débat sur la réforme des rythmes scolaires s'emballe. Dès la rentrée 2002, le rectorat et la mairie souhaitent transférer les cours du samedi au mercredi matin, réorganiser la journée d'enseignement et enrichir les activités périscolaires des enfants. Mais, tel que le recteur de l'académie l'a présenté avant Noël (Le Monde du 21 décembre 2001), le projet, soumis à la consultation par la voie d'un questionnaire sommaire, suscite de fortes réactions négatives. En début de semaine, plusieurs syndicats d'enseignants, SUD-Education, le Snudi-FO et le SE-UNSA, ont appelé à la grève, vendredi 18 janvier, pour exiger le retrait du projet municipal.

Il a fallu précipiter le rendez-vous : jeudi 17 janvier, à l'invitation du syndicat SNUipp-FSU, une trentaine d'instituteurs sont venus pendant la pause du déjeuner à l'école élémentaire de la rue Violet, dans le 15e arrondissement de Paris. Dans la classe au plafond haut des CM1, ils se sont assis à la place des élèves, pour discuter des rythmes scolaires. Les représentants des grévistes sont là, qui se sont invités. Le SNUipp ne s'est pas associé à leur mot d'ordre.

Devant les "collègues", Noëlla Germain, sa responsable, résume les épisodes précédents : "Nous avions dit qu'il fallait demander leur avis aux enseignants. Nous avons pris la décision de faire nous-mêmes un questionnaire. C'est la seule solution pour que la profession puisse vraiment s'exprimer. En deux jours, 500 réponses nous sont déjà parvenues." Quant à la grève, cette institutrice de CP n'en voit pas l'utilité à ce stade : "Le rejet du projet est, de fait, entériné : personne n'en veut ! Mais le statu quo n'est pas acceptable ; les écoles telles qu'on les connaît, ça ne nous convient pas."

Samedi 12 janvier, jour "banalisé" par l'académie pour que les enseignants débattent dans leurs écoles, "nous avons discuté, mais on ne peut rien décider sans avoir des propositions", regrette une voix au fond de la classe. "Ça m'ennuie d'être contre un projet ; je préférerais être pour quelque chose. Pourquoi les syndicats n'ont rien proposé avant ?" Les rythmes scolaires, "cela fait vingt ans qu'on en parle", tempère une autre. Mais la question n'a pas fait partie des revendications prioritaires. Celles-ci, rappelle une responsable du syndicat, tournent autour "des moyens pour l'école et de la réduction du temps de travail".

INTERVENANTS EXTÉRIEURS

La mairie de Paris s'est emparée du dossier ? Elle aimerait aboutir avant les élections ? Dans la classe, la stratégie à adopter divise. Pour les uns, "c'est l'occasion de dire ce qui doit changer dans l'école, une opportunité de construire quelque chose, le moment de tout mettre sur la table". Pour les autres, il sera toujours temps de réfléchir, une fois "les revendications de moyens satisfaites" : l'aménagement des rythmes ne serait qu'un "alibi" pour abattre le statut de la fonction publique. Le recteur, souligne le représentant de FO, n'a-t-il pas parlé de "symbiose entre le scolaire et le périscolaire"? La question inquiète, bien que les instituteurs de la capitale aient depuis longtemps l'habitude de travailler avec les professeurs de la ville de Paris (PVP) dans les disciplines sportives ou artistiques : quelle sera la place des enseignants, "au milieu d'un tas d'intervenants extérieurs" ? Mais, en même temps, comment peut-on "à la fois revendiquer la RTT et ne pas vouloir d'intervenants extérieurs" ?

Une jeune enseignante de maternelle craint de travailler plus. "Actuellement, on ne travaille pas un samedi sur trois. Il faudra travailler tous les mercredis..."Des anciens rappellent que le temps d'enseignement pour les élèves, 936 heures annuelles, ne changera pas. Quant au service des "instits" - 26 heures hebdomadaires "devant élèves" -, il pourrait évoluer, mais à la baisse. C'est l'un des enjeux du débat sur les rythmes.

 

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Appel la grève dans les écoles parisiennes pour vendredi 18 janvier

LEMONDE.FR | 15.01.02 | 10h32 avec AFP

Le syndicat SUD-éducation a appelé, lundi 14 janvier, l'ensemble des personnels des écoles parisiennes à la grève le vendredi 18, afin de s'opposer à la réforme des rythmes scolaires préconisée par le rectorat.

Dans un communiqué, SUD-éducation appelle les autres syndicats à suivre ce mouvement. La date du vendredi 18 janvier a été choisie parce qu'il s'agit de la date limite pour répondre à un questionnaire lancé par le recteur de l'académie de Paris, René Blanchet.

Celui-ci avait annoncé, le 19 décembre, ses propositions pour l'aménagement des rythmes scolaires : semaine de cinq jours avec mercredis matins travaillés, samedis libres et journées se terminant plus tôt.

Il avait également mis en place un questionnaire adressé aux personnels des écoles et aux parents d'élèves élus, soit 20 000 personnes.

Rien n'est définitivement arrêté, avait déclaré le recteur, qui avait cependant clairement énoncé un avis favorable à la libération des samedis et son opposition à la semaine de quatre jours, ce qui induit le travail du mercredi matin.

René Blanchet avait ajouté qu'il prendrait sa décision au mois de mars, après consultation des instances paritaires, et envisagé que les nouveaux rythmes scolaires, s'ils étaient adoptés, pourraient être mis en place dès la rentrée de septembre 2002.

Les syndicats d'enseignants se sont immédiatement mobilisés. Ils préfèrent dans l'ensemble le maintien du congé du mercredi et surtout, ils considèrent que le questionnaire du rectorat ne "pose pas vraiment la question mais les met devant le fait accompli". D'ailleurs, dès le 20 décembre, le principal syndicat du primaire à Paris, le SNUipp-FSU, a lancé son propre questionnaire.

Par ailleurs, si les parents "de base" pourraient préférer les week-ends libérés, les organisations (FCPE et PEEP) y sont défavorables et se sont adressées en ce sens au recteur.

 

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DELANOE MET LA GOMME POUR REFORMER SA COMMUNALE

Libération jeudi 29 novembre 2001

Le recteur de paris aussi favorable à la réforme des rhytmes.

Par ALAIN AUFFRAY

Paris va réformer les rythmes de l'école primaire. Les décisions seront rendues publiques avant Noël. Devant un millier d'invités, dont beaucoup d'enseignants bruyamment hostiles aux changements que préparent la mairie et le rectorat, Bertrand Delanoë, le maire PS, a martelé hier qu'il n'avait pas été élu "pour être immobile, mais pour être innovant, et pour réformer en respectant chacun".

Bien qu'aucun projet ne soit encore officiel, les participants des états généraux des rythmes scolaires ne doutaient pas que les grandes lignes de la réforme étaient déjà écrites : il sera proposé de transférer au mercredi l'école du samedi, d'alléger la journée scolaire et de modifier le calendrier des congés. Formellement, toutes ces décisions relèvent de la compétence du recteur de Paris, René Blanchet. Mais la clé politique est entre les mains du maire de Paris : les changements envisagés sur le temps scolaire supposent en effet une amélioration sensible de l'offre d'activités périscolaires. Du lundi jusqu'au samedi matin inclus, Bertrand Delanoë assure qu'il veillera à ce que les enfants soient "accueillis comme ils le méritent". La Mairie de Paris a donc prévu, au prochain budget, "une forte augmentation des moyens" consacrés au périscolaire.

"L'opinion du recteur". S'exprimant, hier, à la tribune de ces états généraux, le recteur Blanchet a tenté de répondre aux quelque 2 000 instituteurs parisiens en grève mardi pour dénoncer la "municipalisation de l'école" (Libération d'hier). S'il ne conteste pas que, dans l'école de la République, "la compétence pédagogique du maître ne se délègue pas", le recteur veut aussi promouvoir une "école communale", au sein de laquelle les temps scolaires et périscolaires "convergent de manière lisible sur des projets éducatifs".

Tout en assurant qu'aucune décision n'était prise, René Blanchet a voulu "livrer son opinion". Sur l'organisation de l'année scolaire, il se dit favorable à l'alternance de sept semaines de classe et de deux semaines de congés. Ce rythme, inscrit dans la loi, a été abandonné pour assurer un maximum de fréquentation aux stations de ski. Le recteur propose de raccourcir la journée scolaire et, en conséquence, se dit hostile à la semaine de quatre jours qui ne permet pas cet allègement.

S'il ne s'est pas explicitement prononcé pour le transfert au mercredi matin de la classe du samedi, René Blanchet n'a pas caché que l'organisation actuelle était le résultat de compromis peu satisfaisants pour les familles : "Il y a des samedis travaillés, des samedis libérés et aussi des samedis incertains."

Le recteur détaillera ses propositions mi-décembre, quand le vote du budget de la ville lui aura donné le feu vert politique. Quinze jours, ce sera peut-être un peu court pour faire passer une réforme qui prétend faire date dans l'histoire de la politique éducative.

Snuipp ouvert. Impressionnés par la grogne des maîtres, certains militants socialistes jugeaient plus raisonnable de se donner un an de plus. C'est aussi la position du Snuipp, principale organisation d'instituteurs. Seul contre tous, au risque d'y laisser des plumes aux prochaines élections professionnelles, ce syndicat s'est montré plutôt ouvert à la réforme. Mais sa position sera intenable si les instituteurs repoussent massivement le "passage en force de Delanoë". Hier, le Snuipp a fait savoir qu'il pèserait "le plus fortement possible" pour que tous les enseignants soient consultés.

 

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Les rythmes scolaires devraient être modifiés à Paris dès septembre 2002

Le Monde mercredi 28.11.2001

Par Luc Bronner et Nathalie Guibert

 

La réforme des rythmes scolaires promise par le maire de Paris est annoncée pour septembre 2002. Mais la grande diversité des points de vue qui se sont exprimés, mardi 27 novembre, à l'occasion de l'ouverture des premiers états généraux consacrés à cette question dans la capitale (Le Monde du 16 novembre) montre que la décision politique qui sera prise dans quelques mois ne pourra satisfaire tout le monde.

Quelque 1 200 personnes ont participé à ces états généraux clôturés, mercredi, par le maire de Paris, Bertrand Delanoë. Médecins, cadres de l'éducation nationale et animateurs des activités périscolaires ont débattu dans le cadre d'une dizaine de tables rondes, autour d'un objectif : tendre vers le "bon compromis"qu'affirme rechercher la Ville entre l'intérêt de l'enfant, les conditions de travail des professionnels qui les encadrent et les aspirations sociales de leurs parents. La semaine de quatre jours n'attire plus la majorité des suffrages. Aussi la Ville et l'académie suggèrent-elles qu'à la rentrée prochaine le samedi soit totalement libéré, le mercredi matin travaillé, la journée réaménagée pour y introduire des activités périscolaires, et les vacances de la Toussaint allongées.

GRÈVES DES ENSEIGNANTS

La réforme doit permettre de "mieux articuler les temps scolaires et le temps des enfants et des familles", a souligné Eric Ferrand, adjoint au maire chargé de la vie scolaire et de l'aménagement des rythmes.

"Le débat ne doit pas se concentrer uniquement sur l'organisation de la semaine et de l'année scolaires. Il doit concerner aussi la journée", a insisté Pascal Jardin, directeur de l'académie de Paris, rappelant que ce débat était "complexe" et présentait des "implications multiples". "Il s'agit de proposer des activités en renfort de ce qui se fait dans le temps scolaire" et de ne pas limiter le temps périscolaire à des "activités socio-éducatives", a-t-il précisé, répondant aux critiques soulevées par une partie des enseignants. "L'école doit s'adapter à la société mais pas se soumettre", a ajouté le directeur de l'académie.

Une partie des 8 800 enseignants du primaire de la capitale, qui contestent les modalités de la consultation engagée par la municipalité et le rectorat, avaient choisi la grève, à l'appel de trois syndicats, le SE-UNSA, le Snudi-FO et SUD-Education. Le mouvement a été suivi, mardi, à 24 % selon l'académie (une vingtaine d'écoles sur 650 ont dû fermer leurs portes), et à 50 % selon les syndicats. Une centaine d'enseignants ont manifesté devant l'Hôtel de Ville.

Tout comme les enseignants, les parents sont partagés sur la question du mercredi, comme l'a montré le millier de contributions adressées à la mission Rythmes scolaires de la Mairie. Bertrand Delanoë peut cependant compter sur une forte aspiration au changement et un large soutien politique au Conseil de Paris. La Ville martèle depuis le lancement de ce chantier qu'elle ne mégotera pas sur les moyens nécessaires à l'aménagement des activités des enfants.

Le calendrier de la réforme peut donc se préciser. D'ici au 15 décembre, Mairie et rectorat entendent adresser aux parents, aux enseignants et aux animateurs de la Ville un compte rendu des états généraux. Le recteur, à qui appartient la décision de réformer l'organisation scolaire, devrait soumettre les premières propositions aux membres du conseil départemental de l'éducation nationale (CDEN) début janvier, avant de réunir formellement le conseil dans le courant du mois. S'ouvriraient alors six mois de travail soutenu pour que les responsables éducatifs puissent mettre en œuvre la réforme en septembre.

 

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Rythmes scolaires à Paris: René Blanchet fixe un calendrier, des propositions seront formulées à la mi-décembre 2001

Dépêche AEF (: http://www.L-aef.com ) le 28.11.2001

 

Par Capucine Bazile capucine.bazile@L-aef.com 01 53 10 39 42

René Blanchet, recteur de Paris, souhaite que des propositions d'aménagement du temps scolaire soient formulées à la mi-décembre, pour permettre une mise en place à la rentrée 2002. Il souhaite également qu'un groupe de travail issu du CDEN (Conseil départemental de l'Education nationale) soit constitué avant Noël, pour être consulté officiellement en janvier 2002. C'est ce qu'indique René Blanchet lors de la clôture des Etats généraux des rythmes scolaires, à Paris aujourd'hui, mercredi 28 novembre 2001.

"L'objectif majeur de l'aménagement des rythmes scolaires est la réussite de tous les élèves, dans le respect de l'école républicaine", ajoute le recteur. Il insiste également sur le fait que le projet pédagogique doit être renforcé, "car la responsabilité des maîtres ne se dilue pas" et que "le partenariat avec la ville" doit être promu, afin que "chacun converge sur les projets avec les élèves". Le recteur a été sifflé à la fin de son intervention. De son côté, Bertrand Delanoë, maire de Paris, également chahuté durant son intervention par des enseignants du fond de la salle, réaffirme que "rien n'est décidé" et qu'il n'est pas décisionnaire sur ces questions de rythmes scolaires. "J'apporterai ma contribution et je n'accepterai pas que des gamins de Paris soient des privilégiés avec l'aménagement des rythmes scolaires. Ce sera tous les Parisiens sans exception ou ce ne sera pas. Le principe d'égalité que je défends est celui de donner le plus à ceux qui ont le moins. Je comprends les inquiétudes et les débats contradictoires, mais je vous assure qu'aucun personnel de l'Education nationale n'y perdra quoi que ce soit. Rien ne viendra rendre plus difficile le métier d'enseignant à Paris", assure-t-il. Pour le recteur de Paris, l'organisation de la journée de l'enfant est "fondamentale" et il souhaite en diminuer la durée, en s'inspirant du travail des chronobiologistes sur les "pics de vigilance". Il estime également que la semaine de l'enfant doit être bien répartie, "dans le respect des obligations nationales, sans alourdir la charge de travail des enseignants". "Il faut réduire les ruptures et éviter les effets de concurrence entre établissements. Toutes les écoles de Paris doivent avoir un aménagement du temps scolaire", ajoute-t-il.

SEMAINE DE QUATRE JOURS

Le recteur indique également qu'il n'est pas favorable à la semaine de 4 jours, car "elle ne permet pas d'atténuer les ruptures et provoque une surcharge de travail sur l'année". Il se prononce en faveur de l'alternance 7/2, sept semaines de travail pour deux semaines de vacances, mais ajoute que la question des zones se pose, "surtout pour un problème de sécurité routière". Il ajoute: "le reste, plus consumériste, ne me concerne pas". A propos de l'articulation entre le temps scolaire et le temps périscolaire, René Blanchet insiste sur "la qualité et la synergie autour d'un projet": "On ne peut pas concevoir des activités juxtaposées pour l'enfant." Il indique que dans l'hypothèse d'un transfert du samedi au mercredi, il faudrait pouvoir organiser des activités périscolaires le samedi matin. Il rappelle que la réflexion sur l'aménagement des rythmes scolaires a été ouverte en décembre 2000 par l'académie de Paris et que dès avril 2001, une mission d'aménagement des rythmes scolaires a été mise en place avec la mairie de Paris. Pour le recteur, il faut s'appuyer sur les travaux faits en la matière, et la proposition d'Yvan Touitou, chronobiologiste, de mettre en place un module de chronobiologie à l'IUFM "mérite l'attention". Bertrand Delanoë rappelle quant à lui, la place essentielle qu'il accorde à l'enfant dans la ville, évoquant l'effort de la municipalité pour augmenter le nombre de places dans les crèches, l'augmentation de la subvention des repas pris à la cantine, ou encore la rénovation entreprise des bâtiments scolaires pour éradiquer la peinture au plomb responsable du saturnisme. "Je suis gestionnaire et élaborateur d'un budget et l'enfant est au coeur."

DEVOIR IMPERIEUX SUR LE PERISCOLAIRE

Pour le maire de Paris, "que le rythme de la semaine change ou non, [il a] un devoir impérieux pour les tous gamins de Paris sur le périscolaire. Et si le samedi matin était libéré, il faudrait que tous les enfants puissent être accueillis dans l'école. [Il] privilégie l'enseignement, les séquences d'acquisition des connaissances, mais le but de l'école n'est pas de s'opposer à la santé, ni à l'identité de l'enfant." Il indique également que l'évolution entreprise sera compatible avec l'enseignement de la religion, car la laïcité doit permettre à chacun de trouver sa place dans la société. "L'organisation de la semaine sera ce qu'elle sera. Il faut qu'elle corresponde à ce que vivent les enfants. Que l'on change ou non la semaine, nous avons beaucoup de travail à faire, notamment au niveau des équipements, piscines, terrains de sport, aires de jeu à Paris. Il faut les mettre au service du temps scolaire", ajoute le maire de Paris. A propos d'une réorganisation de la journée scolaire, Bertrand Delanoë "suggère" qu'elle soit "optimale par rapport à ce qu'est l'enfant", ajoutant qu'aujourd'hui, "la majorité des enfants se lèvent le mercredi matin, et moins le samedi matin". "Tout changement nous dérange, mais je ne suis pas un conservateur, j'ai été élu par les Parisiens pour être innovant, en respectant chacun et chacune. Nous allons faire évoluer les rythmes scolaires ensemble. La seule erreur à laquelle nous n'avons pas le droit, c'est de ne pas mettre l'enfant au coeur de cette évolution", conclut Bertrand Delanoë

 

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70 % des écoles françaises fonctionnent sur cinq jours

Le monde.fr / AFP le 28.11.2001

 

 La majorité des établissements scolaires français (70 %) fonctionnent sur cinq jours, tandis que 25,8 % observent la semaine de quatre jours.

Alors que Paris réfléchit actuellement à la suppression des cours du samedi matin en primaire pour les remplacer par le mercredi matin, une étude interne du ministère de l'éducation nationale datée du mois d'octobre montre que seulement 6,6 % des écoles françaises, publiques et privées, travaillent le mercredi dans le cadre d'une semaine de cinq jours.

 

Sur les autres écoles "classiques" (lundi-mardi-jeudi-vendredi-samedi), 54,2 % ont adopté le système le plus répandu : 27 heures par semaine, avec un samedi libéré toutes les trois semaines, et 9,9 % font 26 heures chaque semaine sans compensation.

 

Pour la semaine de quatre jours, compensée par la suppression de quelques jours de vacances, le Sud-Ouest, le Nord de la Bretagne, le Sud du Massif Central et la région lyonnaise sont les champions. Quatre académies ont plus de 50 % d'écoles qui fonctionnent sur 4 jours : Bordeaux, Lyon, Rennes, et Montpellier. Soit au total, 26 départements, alors qu'en 1992, seuls 5 départements avaient plus de 50 % d'écoles fonctionnant sur 4 jours : Ille-et-Vilaine, Gironde, Vendée, Rhône et Loire. Quelques départements ont connu une progression très importante : Le Lot, la Lozère, la Manche, la Creuse, le Gard, le Cher, et la Charente sont passés en 7 ans de taux inférieurs à 10 % à des taux supérieurs à 80 %.

 

Les décisions sont locales et très disparates entre ville et campagne ou même entre villes voisines, puisque ce sont les municipalités qui pilotent ce dossier, avec des dérogations à l'intérieur de chaque ville pour certains établissements sur la base de projets particuliers.

 

Dans l'académie de Marseille, la formule classique sur 5 jours est la règle pour les 463 écoles de la ville, mais 18 établissements bénéficient d'un aménagement des rythmes scolaires pour des activités culturelles ou sportives. Les écoliers d'Aix-en-Provence et de Toulon travaillent aussi du lundi au samedi matin, avec une coupure le mercredi. Mais ceux d'Avignon ont droit à la semaine de 4 jours, comme la majorité des écoles du Vaucluse.

 

A Lyon et dans le Rhône, où la semaine de quatre jours est la règle pour 98 % des écoles, une consultation vient d'être lancée par l'inspection d'académie pour, éventuellement, revenir sur cet aménagement et réinstaurer une semaine de cinq jours, considérée comme plus équilibrée pour les enfants. Dans chaque école, un conseil réunissant des représentants des enseignants, des parents, de l'éducation nationale et de la mairie, doit se réunir afin de fournir des propositions avant le 21 décembre. Après avis du maire, ce sera à l'inspection d'académie de trancher. Mais, l'adjoint aux affaires scolaires, Yves Fournel, a indiqué, la semaine dernière, qu'il était prêt à reporter la décision d'un an, aucun consensus ne s'étant dégagé "pour une évolution".

 

Le "schéma parisien", avec semaine de cinq jours dont le mercredi matin, est déjà expérimenté dans 161 écoles maternelles et primaires de Toulouse. Aucune école de la ville n'expérimente la semaine de quatre jours. A Mulhouse aussi, sept écoles ont choisi de travailler le mercredi. Ce sont des écoles qui ont négocié un contrat éducatif local (CEL) et proposent des horaires aménagés pour travailler moins de six heures par jour (9h-12h, 15h-17h) avec des activités péri-scolaires de 13h à 15h.

 

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A la rentrée 2002, dans la capitale, les enfants pourraient ne plus avoir classe le samedi matin

Le Monde le 15.11.2001

 

Par Nathalie Guibert

Officiellement , rien n'est décidé. Pourtant le cadre est fixé : à la rentrée 2002, Paris, ses 754 écoles primaires et leurs 170 000 élèves changeront de rythmes scolaires. Dans la capitale, la semaine de classe pourrait bientôt durer cinq jours, du lundi au vendredi. Tous les samedis seraient désormais libérés au lieu d'un sur trois, et tous les mercredis matin travaillés. La journée devrait être allégée, des activités périscolaires développées y compris le samedi dans les écoles, et une deuxième semaine de vacances de Toussaint donnée.

 

Telle est du moins la volonté affichée par le maire (PS) Bertrand Delanoë. Des états généraux des rythmes scolaires seront organisés en ce sens par la Mairie et l'académie les 27 et 28 novembre, après une consultation des "partenaires" concernés au mois d'octobre et l'ouverture d'une boîte à suggestions pour les Parisiens. "Temps scolaire, activités périscolaires, vacances, tout doit être lié", explique-t-on à l'Hôtel de ville.

 

Cette vaste réunion risque néanmoins de démontrer que le changement n'est pas encore acquis. L'Eglise catholique, tout se déclarant ouverte à la réflexion, souligne qu'à Paris, le "caté" a lieu dans 90 % des cas le mercredi. Les fédérations de parents d'élèves entendent que soit enfin respectée l'alternance sept semaines de travail/deux semaines de vacances, prévue dans la loi d'orientation de 1989. Mais une partie d'entre elles déclare refuser un "mercredi scolarisé", notamment la FCPE. Celle-ci défend l'idée d'une plage de midi plus longue pour y loger des activités périscolaires, une journée de cours raccourcie, et une matinée de travail un samedi sur deux : ce jour-là, les enfants et les parents, comme les enseignants, vivent l'école "autrement", note la FCPE.

 

Les 11 000 animateurs de la Ville, qui ont actuellement en charge les périodes périscolaires, et dont les salaires et les contrats sont souvent précaires, attendent pour leur part, avant toute chose, de meilleures conditions de travail.

 

Quant aux instituteurs, ils sont partagés.

Une partie d'entre eux, par la voix du Syndicat des enseignants-UNSA, défend la semaine de quatre jours. "Moins de 10 % des enseignants sont favorables au travail le mercredi", affirme ainsi Michel Delattre, responsable du SE-UNSA. Ce dernier a lancé une pétition pour réclamer que les instituteurs soient consultés et a décidé de ne pas participer aux états généraux. "Paris veut faire une démonstration pour qu'on revienne partout sur la semaine de quatre jours", craint M.Delattre. Mais si l'instauration de la semaine de quatre jours permettrait aux enseignants de voir leur temps de service hebdomadaire diminué, elle signifierait également soit une baisse du temps annuel d'enseignement - actuellement de 936 heures théoriques, 891 en réalité - soit une réduction de trois semaines des vacances sur l'année.

 

L'autre grand syndicat d'instituteurs, le SNUipp-FSU, défend donc une autre position. "Nous ne sommes pas hostiles à un transfert du samedi au mercredi, à condition que l'occasion soit saisie d'une vraie réforme des temps de l'enfant", précise Noëlla Germain, sa secrétaire générale. Même s'il juge le pari de la Ville de Paris "très ambitieux" pour 2002, le SNUipp évoque plusieurs changements possibles, qui dégageraient une heure sur la journée. Une baisse du temps de déjeuner d'une demi-heure, une matinée allongée (avec une collation), une après-midi raccourcie à deux heures mais sans récréation... de quoi alléger le "temps contraint de l'enfant" au profit d'activités sportives et culturelles et permettre aux enseignants de conserver du temps, pour une formation notamment.

 

La diversité des propositions et des intérêts en jeu dans la capitale n'est pas la seule difficulté à laquelle est confrontée la municipalité. D'autres obstacles, matériels, risquent de surgir. L'unique expérience en place à Paris se situe dans une école classée en ZEP, rue Houdon, dans le 18e arrondissement. La réorganisation de la semaine, avec deux après-midi consacrées à des activités gratuites, coûte 1 650 francs de plus par an et par enfant que dans une école normale.

 

Une autre crainte est exprimée : les associations qui utilisent les équipements sportifs et culturels de la Ville le mercredi risquent de voir ce temps divisé par deux sans contrepartie puisque les enfants seront à l'école le mercredi matin. Pourra-t-on transférer, en l'état des équipements, les activités sportives du mercredi au samedi, un jour déjà bien occupé par les adultes ? "S'il y a accord de tous les partenaires, les moyens suivront", martèle Eric Ferrand, maire adjoint chargé des affaires scolaires et du réaménagement du temps de l'enfant.

 

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