Les chronobiologistes ont un créneau: les rythmes scolaires. Parfois contradictoires, leurs thèses résultent de l’observation en classe et de tests psychologiques. Décryptage.
Pour François Testu, chronopsychologue, «l’école le mercredi n’a rien de scandaleux». La priorité, c’est la journée: trop longue. Voir les courbes de «performances», qui enregistrent une baisse de l’attention «en fin de matinée. Et vers 14heures». Sauf le lundi, où la plupart sont «arythmiques». «Une minorité est aussi en rythmicité inversée», comprenez d’un niveau de vigilance inférieur. «Il s’agit d’enfants défavorisés qui ont mal vécu les samedi et dimanche» «Pas question tout de même de supprimer le week-end», au nom du chronobiorythme! «S’aligner sur les enfants victimes de difficultés familiales serait excessif, mais après deux jours de repos, il faut savoir que ceux-ci risquent l’arythmie jusqu’au mardi.»
Les études comparatives entre écoliers du samedi et du mercredi? «La différence de résultats scolaires n’est pas significative.» Reste la fatigue: «Faire école pour les 6-7ans le mercredi n’est pas gênant: ils n’autogèrent pas le réveil.» Traduction: de toute façon, ils sont debout aux petites heures, garde oblige. En revanche, «les plus grands en CM2 gèrent le lever. Mieux vaut qu’ils dorment plus longtemps le mercredi». Et si le samedi était libéré, elle serait profitable, la grasse matinée? Pas sûr. Car, à écouter François Testu, la nuit du vendredi est, école ou pas, un «temps de récupération». Reste une donnée
jamais quantifiée, ni quantifiable: la concordance des temps avec les
parents.
I. C.-P.
«L’Enfant et ses rythmes.
Pourquoi il faut changer l’école», de François Testu,
Calmann-Lévy.