A l’école Massillon, rue du Petit-Musc, dans le 4e, cela fait plus de dix ans que les parents d’élèves ont fait basculer, par référendum, les cours du samedi au mercredi. Depuis, comme 54% des écoles primaires parisiennes de l’enseignement catholique, Massillon vit, du lundi au vendredi, au rythme des 5jours d’affilée.

Dans son petit bureau, la directrice du primaire, Jacqueline Perraudin, l’écharpe vert pomme assortie à ses yeux, balaie les objections. La coupure nécessaire du mercredi? «De toute façon, les enfants sont obligés de se lever ce jour-là car les parents travaillent. Et puis, le vendredi, nous levons le pied: nous finissons à 15h45.» Le contact entre parents et enseignants plus facile le samedi? «Avant, les parents se garaient en double file et attrapaient leurs enfants au vol. Alors, les rendez-vous! Aujourd’hui, ils sont reçus tous les matins. Nous commençons à 9heures, ça aide.» Quid du catéchisme prévu le mercredi, pour les enfants du privé comme pour ceux du public? A Massillon, le problème ne se pose pas : «Nous choisissons notre jour car nous l’assurons nous-mêmes. Ici, c’est le jeudi.» Une souplesse accordée à une trentaine de gros groupes scolaires privés à Paris. Mais, dans la plupart des écoles primaires de l’enseignement catholique, les petits se retrouvent à la paroisse le mercredi matin, sur les mêmes bancs que leurs camarades du public.

Il est 16h25, Madame Perraudin part faire la prière avec ses élèves du CM2. Dehors, sous un ciel pluvieux, les mamans patientent. Sur le pavé, aucune contestation en vue. For-mi-dable, le samedi libéré. Tout le monde en profite: les parents (moins de stress) comme les enfants (deux jours de repos pleins). Tendre conclusion d’Ingrid: «On a toute la matinée pour prendre un super petit déjeuner et sortir du pyjama à 2heures de l’après-midi.»

Eve Roger