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Boulogne fait ses classes sur quatre jours

Quatorze communes du 92 ont déjà adopté la semaine sans mercredi ni samedi. Une formule pour familles aisées?
 
C’est vendredi, 16 heures, et c’est tout bon: Antoine démarre son week-end. A 10ans, cet élève de CM2 n’a jamais été en classe le samedi. En maternelle, sa mère le gardait à la maison. Et, depuis le CP, il est à l’école Clamart de Boulogne, qui applique la semaine de 4 jours. Ses loisirs, il les enchaîne le mercredi: éveil musical, batterie et piscine. Seul hic: des vacances écourtées, en février, à Pâques et l’été.

A Boulogne, comme dans treize autres communes des Hauts-de-Seine, ce sont toutes les écoles publiques qui ont adopté la semaine des 4 jours. Pas de classe le mercredi ni le samedi, mais 11 jours et demi de vacances en moins. L’expérience a été impulsée par la municipalité il y a presque dix ans. Les parents, puis les enseignants, ont été consultés par questionnaire. Ensuite, un observatoire des rythmes scolaires a été créé. Et oublié. La mairie souhaite le relancer pour «évaluer la démarche». Les avantages? Un vrai week-end et du temps pour la famille. Plus un mercredi «évidemment» dédié aux loisirs, «qui, chez nous, ne manquent pas», note Pierre Mathieu Duhamel, l’adjoint au maire chargé des Affaires scolaires. Avantage collatéral murmuré: quelques substantielles économies de chauffage. Il faut bien le dire: la formule séduit surtout les communes aisées. «Dans les villes défavorisées, ce n’est pas forcément un mieux», souligne un responsable académique. Une revendication de cadre sup, le week-end libéré? «Vous savez, je ne pars pas à la campagne toutes les semaines; mais le samedi matin, j’y tiens», s’énerve Nelly, une maman.

Pour Catherine Fournié, la directrice de l’école, «l’aventure est plutôt positive». A commencer par la libération du samedi qui fait l’unanimité. Encore que cet aménagement oblige parfois à finir la semaine «sur les chapeaux de roue». Le gros point noir: le fort taux d’absentéisme, «jusqu’à 53%», au début des vacances nationales. Le 1erseptembre dernier, jour de la rentrée, plus d’un élève sur dix manquait à l’appel. «Les familles m’expliquent qu’elles ont d’autres enfants au collège, en vacances plus tôt, ou qu’elles n’ont qu’une semaine de congés en février, du samedi au samedi. Nos vacances démarrent le mardi soir, ce n’est pas pratique, reconnaît-elle. Je ne cautionne pas, mais je comprends.» Reste qu’elle ne verrait pas d’un mauvais œil un transfert du samedi au mercredi, et un retour au calendrier «normal».

En salle des professeurs, les avis divergent. Enseignant depuis quinze ans, Laurent Ozann défend «à fond» les 4 jours: «pour mon intérêt personnel et pour la vie de famille». D’autres sont plus mitigés: une demi-journée de cours en plus permettrait de mieux gérer sa semaine. «Quand l’enfant sait qu’il ne travaille que le matin, il est plus réceptif», affirme Sania. Une certitude: très peu renonceraient au week-end complet. Sacré.

Maël Thierry



 
 
   
     
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